L’Intelligence Artificielle : voilà un sujet d’actualité, dont on entend parler quasiment tous les jours. On nous promet une révolution de la société : cela pourrait bien être le cas. Elle fait peur ou elle enthousiasme… mais qu’importe : elle arrive.
De la pure science-fiction il y a quelques années à une réalité quotidienne aujourd’hui, cette révolution va impacter nos modes d’organisation, nos métiers, nos technologies, nos activités de recherche.
Nous vous proposons deux coups d’œil : le premier sur Google, un des leaders mondiaux de l’IA, le deuxième sur les capacités scientifiques et technologiques régionales dans le domaine. Des éclairages issus d’analyses produites par Tech Intelligence® – service d’intelligence économique de Toulouse Tech Transfer.
L’exemple Google et l’IA
Le marché de l’intelligence artificielle est aujourd’hui très largement dominé par les entreprises américaines. Prenons l’exemple de Google : c’est aujourd’hui un acteur généraliste incontournable en intelligence artificielle. L’analyse de son portefeuille scientifique et technologique (environ 13 000 brevets et publications sur les 5 dernières années) permet plusieurs constats :
- Premier constat : un doublement du volume d’articles scientifiques du groupe américain sur les 5 dernières années, tous domaines confondus.
- Deuxième constat : une explosion encore plus marquée en IA, sur la même période, avec un volume d’articles scientifiques quasiment multiplié par 3 !
- Troisième constat : bien qu’opérant de nombreux rachats d’entreprises à travers le monde, le géant de l’internet développe une stratégie de partenariat en IA très orientée vers le tissu industriel américain. A titre d’exemple, Google travaille activement en IA avec des sociétés comme DeepMind, Microsoft, IBM, Facebook, Adobe ou encore Motorola.
- Quatrième constat : sur le plan académique, on observe également la même tendance, avec des partenariats majoritairement américains. 11% de ses publications scientifiques en IA sont réalisées en partenariat avec les dix premières Universités du classement de Shanghai. Les Universités américaines de Stanford et de Colombia se démarquent tout particulièrement.
Leadership américain en IA : vers une alternative européenne ?
Plus que jamais, l’Europe doit se mobiliser, et la France se met en ordre de marche sur le sujet. C’est une priorité stratégique pour l’État et les collectivités territoriales, particulièrement vrai en Occitanie.
La région Occitanie a de nombreux atouts pour répondre aux défis de l’IA avec des domaines d’excellence scientifique autour de la mobilité et des systèmes embarqués, du numérique et de la robotique. Elle bénéficie également des gisements de données apportés par les secteurs phares du territoire que sont le spatial, l’aéronautique ou encore la santé.
De nombreux acteurs industriels sont impliqués en IA sur le territoire. Il existe également bon nombre de partenariats industriels ou de recherche. Les secteurs adressés sont très variés, tels que :
- Aéronautique et spatial : Airbus, Thales, CLS, Safran…
- Automobile et ferroviaire : Continental, Alstom, Renault, PSA…
- Energie et environnement : EDF, Engie, Veolia, Total…
- Santé et Cosmétique : Pierre Fabre, Sanofi, Kyomed, Surgimab…
- Telecom, IT et sécurité : Orange, Synapse développement, TellmePlus, Ami Software, Authentication industries, Trimane, Safety Data…
- Agroalimentaire : Danone…
- Bâtiment : Legrand, Vinci…
On constate également que le volume de publication scientifique est sensiblement à la hausse (+35% depuis 5 ans), avec des sujets de recherche orientés autour des systèmes d’aide à la décision, de l’apprentissage automatique (machine learning), de l’ingénierie de la connaissance et des systèmes autonomes (robotique en particulier).
Ce fort potentiel de recherche est marqué par la présence des grands organismes nationaux actifs sur le sujet : le CNRS bien évidemment, mais aussi l’INRA, le CIRAD, l’INSERM, l’IRD, l’ONERA ou encore le CNES (non exhaustif). Derrière ces organismes, c’est tout le tissu universitaire et les Écoles d’ingénieurs qui se concentrent sur la métropole toulousaine et qui s’appuient également sur des ancrages locaux (Tarbes, Albi…) et régionaux.
Ce n’est donc pas un hasard si l’État a confirmé la position de Toulouse comme un pole leader en IA avec son projet ANITI (porté par l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées), mettant ainsi en avant l’excellence scientifique toulousaine. A travers cette reconnaissance, c’est tout un écosystème, économique et industriel régional qui se mobilise pour répondre aux enjeux nationaux et européens.